Avoir une approche « inventive » de la charité

Me François Dunan, Grand Maitre de la Maintenance des pénitents de France & de Monaco, nous présente sa confrérie et ses attentes pour la rencontre de Lugano.

Qui sont les Pénitents noirs de Nice ?

Il s’agit d’un groupe d’hommes et de femmes, la plupart laïcs, très engagés dans la vie de l’église locale comme dans la vie de leur cité, qui à l’image de leurs aïeux ont décidé d’éprouver leur foi, de manière communautaire, au moyen d’un engagement « d’église » au sein d’une confrérie de pénitents.

Sachant qu’une confrérie de pénitents – c’est ce que j’ai coutume de dire – toute vénérable et active qu’elle est, n’est pas le summum de l’engagement pour un chrétien. Loin de là ! Des organismes, tel Caritas, œuvrent de manière plus active dans le domaine de la charité ; d’autres groupes offrent à leurs membres une formation et une vie spirituelle plus intense.

Mais la spécificité d’une confrérie de pénitents, et ce depuis l’origine, réside dans la conjugaison intime et quotidienne de ces deux éléments : une vie de foi un peu plus prégnante et active que si on la vivait seul et un engagement de charité spécifique. C’est cette particularité qui demeure l’essence même d’une confrérie de pénitent et que nous avons à cœur de poursuivre. En effet, si nombre des engagements de charité portés par nos aïeux ont été soit repris par des structures publiques (hôpitaux, Mont de piété, …) ou ne sont plus nécessaires (soutien apporté aux familles de condamnés à mort), il nous faut répondre à de nouveaux besoins, avoir une approche « inventive » de la charité. C’est ainsi que depuis presque trente ans l’Archiconfrérie des pénitents noirs de Nice participe activement au service catholique des funérailles et celle des pénitents blancs a créé un centre de soins palliatifs dans les locaux de son ancienne clinique.

Pénitents noirs ? Qu’est-ce-que cela veut dire ?

Le noir indique la couleur du sac que nous portons. Chaque confrérie a en effet une couleur propre. Pour certains historiens, cette couleur aurait un lien direct avec la charge caritative de la confrérie, du moins avec la charge originelle. Les Pénitents Noirs de Nice s’occupaient des morts lors des épidémies, mais aussi des familles des condamnés à mort et des indigents. Ainsi le noir semblait être la couleur prédestinée. Les pénitents blancs s’occupaient des malades, les bleus des orphelins et les rouges à Nice s’occupaient des pêcheurs.

Il est vrai que l’utilisation du terme « pénitent » peut donner une image démodée, prêter à confusion en renvoyant à ces pénitents qui jadis processionnaient en se flagellant. Par ailleurs, le terme de confrérie est utilisé par d’autres structures, notamment les confréries de métiers très présentes à Limoges par exemple.

En France, bien que les confréries soient peu nombreuses en comparaison avec l’Italie ou l’Espagne, la plupart ayant été éradiquées lors de la révolution, elles demeurent des acteurs majeurs de la vie de la cité, de la vie caritative et culturelle. Concernant ce dernier aspect, la plupart sont propriétaires de leur chapelle, ancienne et située au cœur de la cité, parfois classée monuments historiques, dépositaires de trésors que l’on a toujours plaisir à faire découvrir à l’occasion de visites, concerts ou veillées de prière. Par exemple, pendant plusieurs années, à l’initiative des frères franciscains de Nice, nous ouvrions notre chapelle de la Miséricorde certains samedi soir. Des jeunes de l’aumônerie de Cimiez allaient ainsi à la rencontre d’autres jeunes en les invitant à venir prier après leur dîner et avant d’aller en boîte ! quel succès ! et quelle belle leçon d’évangélisation pour nous autres.

Quelles sont vos attentes pour ce 1er Forum Pan-européen des Confréries ?

En qualité de Grand Maitre de la Maintenance des Pénitents, qui fédère les confréries de pénitents de France et de la Principauté de Monaco, j’ai déjà une modeste expérience et le vécu de rencontre annuelle et internationale puisque qu’à l’occasion de notre maintenance annuelle, très souvent des confréries transalpines et catalanes y participent. Par ailleurs, j’ai eu la très grande joie de participer aux trois chemins/rencontres portés par le FOGC à Lourdes (2008), Turin (2011) et Rome (2013). Autant d’occasions qui nous poussent à poursuivre notre mission de « sincères et généreux ouvriers de l’Evangile ».

Notre engagement de pénitent ne peut s’entendre qu’enté à la communauté formée par notre confrérie d’origine, comme à celle plus riche et diverse constituée de nos vénérables institutions au sein de l’Eglise universelle.

Aussi, toute initiative qui offrent aux pénitents d’Europe et d’ailleurs de se rencontrer, de prier ensemble, d’échanger entre eux mais qui également s’emploie à mettre en valeur ce patrimoine commun de foi au sein de l’Église et vis-à-vis de l’Église, selon moi, ira toujours dans le bon sens.

Avoir une approche « inventive » de la charité

Me François Dunan, Grand Maitre de la Maintenance des pénitents de France & de Monaco, nous présente sa confrérie et ses attentes pour la rencontre de Lugano.

Qui sont les Pénitents noirs de Nice ?

Il s’agit d’un groupe d’hommes et de femmes, la plupart laïcs, très engagés dans la vie de l’église locale comme dans la vie de leur cité, qui à l’image de leurs aïeux ont décidé d’éprouver leur foi, de manière communautaire, au moyen d’un engagement « d’église » au sein d’une confrérie de pénitents.

Sachant qu’une confrérie de pénitents – c’est ce que j’ai coutume de dire – toute vénérable et active qu’elle est, n’est pas le summum de l’engagement pour un chrétien. Loin de là ! Des organismes, tel Caritas, œuvrent de manière plus active dans le domaine de la charité ; d’autres groupes offrent à leurs membres une formation et une vie spirituelle plus intense.

Mais la spécificité d’une confrérie de pénitents, et ce depuis l’origine, réside dans la conjugaison intime et quotidienne de ces deux éléments : une vie de foi un peu plus prégnante et active que si on la vivait seul et un engagement de charité spécifique. C’est cette particularité qui demeure l’essence même d’une confrérie de pénitent et que nous avons à cœur de poursuivre. En effet, si nombre des engagements de charité portés par nos aïeux ont été soit repris par des structures publiques (hôpitaux, Mont de piété, …) ou ne sont plus nécessaires (soutien apporté aux familles de condamnés à mort), il nous faut répondre à de nouveaux besoins, avoir une approche « inventive » de la charité. C’est ainsi que depuis presque trente ans l’Archiconfrérie des pénitents noirs de Nice participe activement au service catholique des funérailles et celle des pénitents blancs a créé un centre de soins palliatifs dans les locaux de son ancienne clinique.

Pénitents noirs ? Qu’est-ce-que cela veut dire ?

Le noir indique la couleur du sac que nous portons. Chaque confrérie a en effet une couleur propre. Pour certains historiens, cette couleur aurait un lien direct avec la charge caritative de la confrérie, du moins avec la charge originelle. Les Pénitents Noirs de Nice s’occupaient des morts lors des épidémies, mais aussi des familles des condamnés à mort et des indigents. Ainsi le noir semblait être la couleur prédestinée. Les pénitents blancs s’occupaient des malades, les bleus des orphelins et les rouges à Nice s’occupaient des pêcheurs.

Il est vrai que l’utilisation du terme « pénitent » peut donner une image démodée, prêter à confusion en renvoyant à ces pénitents qui jadis processionnaient en se flagellant. Par ailleurs, le terme de confrérie est utilisé par d’autres structures, notamment les confréries de métiers très présentes à Limoges par exemple.

En France, bien que les confréries soient peu nombreuses en comparaison avec l’Italie ou l’Espagne, la plupart ayant été éradiquées lors de la révolution, elles demeurent des acteurs majeurs de la vie de la cité, de la vie caritative et culturelle. Concernant ce dernier aspect, la plupart sont propriétaires de leur chapelle, ancienne et située au cœur de la cité, parfois classée monuments historiques, dépositaires de trésors que l’on a toujours plaisir à faire découvrir à l’occasion de visites, concerts ou veillées de prière. Par exemple, pendant plusieurs années, à l’initiative des frères franciscains de Nice, nous ouvrions notre chapelle de la Miséricorde certains samedi soir. Des jeunes de l’aumônerie de Cimiez allaient ainsi à la rencontre d’autres jeunes en les invitant à venir prier après leur dîner et avant d’aller en boîte ! quel succès ! et quelle belle leçon d’évangélisation pour nous autres.

Quelles sont vos attentes pour ce 1er Forum Pan-européen des Confréries ?

En qualité de Grand Maitre de la Maintenance des Pénitents, qui fédère les confréries de pénitents de France et de la Principauté de Monaco, j’ai déjà une modeste expérience et le vécu de rencontre annuelle et internationale puisque qu’à l’occasion de notre maintenance annuelle, très souvent des confréries transalpines et catalanes y participent. Par ailleurs, j’ai eu la très grande joie de participer aux trois chemins/rencontres portés par le FOGC à Lourdes (2008), Turin (2011) et Rome (2013). Autant d’occasions qui nous poussent à poursuivre notre mission de « sincères et généreux ouvriers de l’Evangile ».

Notre engagement de pénitent ne peut s’entendre qu’enté à la communauté formée par notre confrérie d’origine, comme à celle plus riche et diverse constituée de nos vénérables institutions au sein de l’Eglise universelle.

Aussi, toute initiative qui offrent aux pénitents d’Europe et d’ailleurs de se rencontrer, de prier ensemble, d’échanger entre eux mais qui également s’emploie à mettre en valeur ce patrimoine commun de foi au sein de l’Église et vis-à-vis de l’Église, selon moi, ira toujours dans le bon sens. 

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